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La paroisse Saint-François-d’Assise fait partie du diocèse de Montréal.
Mgr Christian Lépine est l’archevêque.
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Vendredi fermé
Historique de la paroisse Saint-François-d’Assise
Un mot d’introduction
Faut-il vraiment le dire ? Il serait illusoire de penser qu’un si court exposé puisse rendre compte de l’histoire complète de cette communauté qui s’est rassemblée à la Longue-Pointe depuis sa fondation en 1724. Notre intention est d’abord de susciter chez vous le goût d’aller plus loin dans la connaissance de nos origines. Mais nous voulons aussi profiter de l’occasion pour rendre hommage à nos pionniers, hommes et femmes, qui ont fait l’histoire chez nous.
Nous aimerions aussi indiquer les sources de ce résumé historique de la Longue-Pointe. D’abord, le livre « Saint-François-d’Assise de la Longue-Pointe 1724-1999, Une mémoire retrouvée », publié à l’occasion du 275e anniversaire de la paroisse Saint-François-d’Assise, sous la plume de madame Claire Le Roux (cf. les textes A). Puis, le fascicule « Histoire des cinq églises de la paroisse Saint-François-d’Assise de la Longue Pointe depuis 1724 », publié à l’occasion du 290e anniversaire de la paroisse, par François Baril, Réjean Charbonneau et Jean-Yves Bronze (cf. les textes B).
Le peuplement
Il faut rappeler qu’avant le peuplement de la Longue-Pointe, des gens habitaient l’île de Montréal. Jacques Cartier fut le premier explorateur à se présenter à Hochelaga. Il y rencontra des peuples autochtones en 1535, mais il ne fit que passer au nom du roi de France, François Ier. C’est plus de cent ans plus tard, en 1642, au nom de la Société de Notre-Dame, que Paul Chomedey, Sieur de Maisonneuve vint, avec quelques pionniers, fonder « Ville-Marie ». Nous sommes alors au début de la Nouvelle-France, sous un régime seigneurial.
« En 1663, la Société de Notre-Dame, propriétaire de l’archipel de Montréal, cède tous ses droits aux Sulpiciens. La population compte alors environ 600 personnes occupant … 30 emplacements … dans la ville et 95 dans la campagne. … [C’est] Pierre Picoté de Belestre qui obtiendra le fief du Bout-de-l’île en 1671, [lui qui] tient le fort depuis 1660 à la demande de Paul Chomedey de Maisonneuve ». (A : page 5)
Il faut comprendre que les nations huronnes et iroquoises se sont combattues, les uns du côté des Français et les autres avec les Anglais et les Hollandais, en raison du commerce des fourrures. En 1659-1660, les Iroquois, ayant éliminé les Hurons, leurs attaques s’intensifient et retardent le peuplement.
« Le premier peuplement de la Longue-Pointe s’est effectué en deux temps : une première vague à partir de 1665… au moment de l’arrivée des troupes du Régiment de Carignan-Sallières… et une suivante en 1683… à l’arrivée des troupes de la Compagnie Franche de la Marine. » (A : page 5)
« Le premier devoir des seigneurs est de voir à l’établissement des colons et ce sous peine de perdre leur seigneurie, mais ils doivent aussi assurer leur sécurité. Pour procéder aux concessions, les Sulpiciens refont le terrier et divisent l’île en une trentaine de côtes. Une côte désigne un nombre variable de terres contenues dans les limites d’un trait physique ou d’un accident géographique. La côte Saint-François rassemble les terres distribuées de part et d’autre de cette longue pointe qui s’avance dans le fleuve en face de la tête des îles de Boucherville. » (A : p. 5)
« Le peuplement commence avec des hommes jeunes, célibataires, qui signent un contrat de trois à cinq ans, au terme duquel ils peuvent retourner au pays avec un petit pécule ou rester sur leur terre et obtenir le droit de faire du commerce. En décembre 1665, les Sulpiciens concèdent, à la Longue-Pointe, 25 emplacements ayant front sur le fleuve et six autres à l’été 1666. Ils portent au terrier les numéros 995 à 1264 inclusivement. » (A : p.5-6)
Les années passent et « pendant ce temps, les alentours se peuplent et se fortifient. » (A : p.6). On pense à Pointe-aux-Trembles, la côte Saint-Léonard, Rivière-des-Prairies, l’île Sainte-Thérèse, etc.
« En 1674, la paroisse de Saint-Enfant-Jésus est érigée à la Pointe-aux-Trembles, premier détachement de la paroisse Notre-Dame fondée en 1648. » (A : p.6)
« Cependant, au fur et à mesure que se multiplient les établissements, les habitants réclament des curés résidant au milieux d’eux. Il en est ainsi dans la seigneurie des Sulpiciens comme dans toutes les seigneuries de la Nouvelle-France. » (A : p.6)
« Dès 1719, avant la création de la paroisse, une petite chapelle est construite face au fleuve St-Laurent. » (B : page 3)
En 1721, la Longue-Pointe « compte 32 chefs de famille dépendant tous du fort de la Longue-Pointe, un nombre suffisant pour subvenir à l’entretien d’un curé. Ils demandent qu’il leur soit permis de construire une église au milieu de cette côte et d’être paroissiens de la paroisse qui y sera établie. Ainsi, venant de quelque extrémité, chacun n’aurait qu’une demi-lieue à franchir pour se rendre à l’église. Le Règlement des districts de paroisses daté du 20 septembre 1721 fut confirmé par un arrêt du Conseil d’État le 3 mars 1722 et enregistré au Conseil supérieur le 5 octobre de la même année. Il créait 82 districts paroissiaux dont il déterminait les limites et l’étendue; parmi eux, la paroisse Saint-François-d’Assise de la Longue-Pointe de Montréal.» A : p.7)
Ouverture des registres 1724
« Bien que le premier le premier acte du registre soit signé de M. Chèze, c’est à Joseph Hourdé que le registre avait été confié et c’est lui qu’on doit considérer comme le premier curé de cette église. » — Olivier Maurault. (A : p. 19)
« Longue-Pointe ne fut pas donnée en fief et son fort n’était pas un fort militaire mais un fort seigneurial. Son rôle demeure tout de même important pour les habitants de la Longue-Pointe d’abord, puis dans l’ensemble du réseau de défense. Le fort seigneurial servait d’abri en cas d’attaque. Chacun y avait son emplacement et son hangar pour y garder ses réserves de vivres et de munitions. Le fort est un lieu de refuge, de défense, d’appartenance aussi. Des actes notariés, datant de 1698 et de 1699, enregistrés chez le notaire Pierre Imbault désignent des habitants de la Côte Saint-François comme demeurant « au fort Saint-François de la Longue-Pointe ». (A : p.7)
L’enracinement
« La fortification des murs de Montréal et la consolidation du réseau de forts furent commandés par Chaussegros de Léry à la suite du Traité d’Utrech en 1713. La France cédait alors l’Acadie à l’Angleterre et la Nouvelle-France devait consolider son réseau de défense contre la menace d’invasion anglaise… En 1750, la paroisse de la Longue-Pointe formait deux compagnies de milice. Les paroissiens, sous la direction de leur capitaine Joseph Aubuchon construisent donc en 1724 le presbytère, l’église puis le fort. » (A : p.5)
« Plusieurs habitants de la Côte Saint-François ont agrandi leur propriété en acquérant des terres à la suite de celles donnant front sur le fleuve. … De plus, plusieurs propriétaires possèdent également un emplacement dans l’enceinte de la ville. … Les fermes de la Longue-Pointe se sont agrandies et consolidées. … En 1731, 33 emplacements se partagent plus de 102 arpents de front de terre. … Pour ces 33 emplacements, on compte 17 maisons de pierre soit plus de la moitié des maisons, signe évident de prospérité. Partout, outre les maisons, sont bâties granges et étables, parfois écuries… On trouve aussi à la Longue-Pointe trois moulins à scie. … » La richesse des habitants vient de leur travail et de leur investissement dans l’achat de nouvelles terres. Certains profitent aussi de la traite des fourrures pour organiser des expéditions. … Les mariages sont une autre voie d’enracinement et d’enrichissement… » (A : p.15-16)
Les habitants étaient aussi tenus, moyennant rétribution, de loger les membres des régiments stationnés sur leur territoire. Entre 1755 et 1760, pendant la guerre de Sept Ans, la Longue-Pointe reçoit trois régiments : ceux de Guyenne, de LaSarre et de Béarn. » p.16
« Après la défaite de 1760, les Canadiens gardent leur langue et leur religion mais perdent, en grande partie, les moyens de les entretenir. Les Jésuites sont expulsés et si les Sulpiciens restent, il leur est interdit de faire venir quelque recrue. La classe de latin, fondée à Montréal en 1733 ne peut suffire à créer la relève de prêtres et d’enseignants nécessaire.
Jean-Baptiste Curatteau, curé de la Longue-Pointe en 1765, construit au presbytère une rallonge de deux étages qui lui permet, dès 1767, d’ouvrir une classe de latin. Ce collège devient le berceau du Petit Séminaire de Montréal. Quand monsieur Curatteau quitte la Longue-Pointe en 1773, le collège s’installe rue Saint-Paul et la rallonge du presbytère sert d’école aux garçons de la paroisse. La création de ce collège marque la première étape de la grande vocation institutionnelle qui se développe à la Longue-Pointe aux XIXe et XXe siècles. » (A : p.17)
« Alors qu’aux XIXe et XXe siècles, Hochelaga et Maisonneuve développent de grandes vocations industrielles, la Longue-Pointe développe une vocation institutionnelle de première importance. » (A : p.18)
« En 1845, la Fabrique de la Longue-Pointe cède aux Sœurs de la Providence une ferme léguée en 1841 par Nicolas Desautels. Les Sœurs s’engagent à y tenir une école, à soigner et visiter les malades. Monseigneur Bourget (l’évêque de Montréal) donne à cette propriété le nom de Saint-Isidore.
Les religieuses l’habitent et y enseignent dès 1846 et y accueillent des sourdes, muettes et malentendantes en 1850. Ce n’est qu’en 1852 qu’elles y transportent les 17 aliénées dont elles s’occupent au Jardin de l’Asile Providence, rue Sainte-Catherine. Dès 1857, l’hospice ne suffit plus aux besoins et les Sœurs le transportent au nord de la rue Notre-Dame sur une partie de la ferme des Vinet que le curé Drapeau acquiert et lègue en 1868. Les religieuses inaugurent l’Asile de Saint-Jean-de-Dieu en 1875. … Saint-Jean-de-Dieu est érigé en paroisse puis en municipalité en 1898. » (A : p.18) « Saint-Isidore fut construit en 1859 et cité « monument historique » par la ville de Montréal en 1990.
« Les Frères de la Charité sont aussi à l’origine de grandes institutions de la Longue-Pointe. En 1870, Olivier Berthelet fait don aux Frères de la Charité d’une terre de 70 arpents située à la Longue-Pointe. Les Frères … construisent en 1884, au sud de la rue Notre-Dame, l’Asile Saint-Benoît. Ils y accueillent des aliénés, des épileptiques et des alcooliques de familles aisées.
Chaque malade occupe une chambre et possède toute la latitude compatible avec son état. Plusieurs patients y recouvrent la santé. C’est dans cette institution que fut placé le poète Émile Nelligan, le 9 août 1899. Il y restera jusqu’en 1925, pour ensuite être transféré à St-Jean-de-Dieu, où il y meurt le 18 novembre 1941.
« Laissé à l’abandon, Saint-Benoît fut emporté par un incendie le 27 janvier 1990. » p. 43
L’œuvre la plus importante entreprise par les Frères de la Charité fut l’École de réforme ouverte en 1873 rue DeMontigny. Les Frères y accueillent de jeunes détenus à qui ils offrent un cadre plus propice à la scolarisation et à la formation à plusieurs métiers en ouvrant des ateliers d’imprimerie, de typographie, de coupe et couture, de cordonnerie, de menuiserie, de boulangerie, etc. Cette école sera transportée rue Sherbrooke en 1932 et prendra le nom de Mont-Saint-Antoine. » (A : p.18)
Le village
« Le territoire d’abord formé de côtes puis érigé en paroisse exigeait avec le temps et l’accroissement de sa population une structure civile plus compatible avec sa gestion. La Longue-Pointe forme donc sa municipalité de paroisse en 1845, de laquelle se détache, en 1898, la municipalité du village de Beaurivage, puis la municipalité de Longue-Pointe devient ville en 1907 au moment où le village de Tétreaultville s’en détache et devient municipalité à son tour. Le territoire se réunifie quand la ville de Longue-Pointe devient, par annexion à Montréal, le 4 février 1910, le quartier Longue-Pointe, qui prend plus tard le nom de Mercier. De 1907 à 1910, il n’y eut qu’un maire, Pierre Bernard. Le territoire est cependant amputé de sa partie nord par la création de la municipalité de Saint-Léonard en 1896 puis, c’est Saint-Jean-de-Dieu qui, en 1898, devient une municipalité autonome. Le territoire de la paroisse Saint-François-d’Assise donnera lui aussi naissance à d’autres paroisses : Sainte-Claire en 1906, Notre-Dame-des-Victoires en 1907, Saint-Victor en 1911, Saint-Herménégilde en 1921, Saint-Bernard en 1922. » (A : p.25)
« En 1885, … Longue-Pointe poursuit sa vocation agricole et institutionnelle, mais absorbe à sa façon les mutations que subit la grande ville. Cette rupture ville – campagne amène de grands bourgeois à passer l’été au bord du fleuve… qui y construisent de grandes demeures qui seront démolies pour faire place à l’industrie et aux lotissements. … Ces industries attirent aussi une forte migration venant de la campagne. Le développement des transports facilite leur sédentarisation. La rue Notre-Dame, ouverte en 1841, voit arriver le tramway au début du XXe siècle. … Le village [de la Longue-Pointe] est alors constitué de quelques rues dont Bellerive, Notre-Dame, de Boucherville, Saint-Just et Curatteau; c’est le seul lotissement bâti du territoire en 1885. » (A : p.25)
« Le 10 juin 1893, l’église d’origine est détruite par le feu. Elle est reconstruite immédiatement avec les mêmes pierres. Toutefois, son allure change totalement. Un clocher plus gros coiffe la façade. Un œil de bœuf au-dessous et deux petits clochetons complètent la nouvelle architecture. À l’intérieur, le plâtre remplace désormais le lambris de bois. Trois nouvelles cloches sont achetées pour remplacer les premières trop abîmées pour continuer à sonner.
Cette deuxième église n’a pas eu une longue existence. Le 7 novembre 1907, un nouvel incendie détruit l’édifice et une partie du presbytère. » (B : p.5) « C’est la chapelle du couvent de la Providence qui les accueille jusqu’à l’ouverture de la nouvelle église en 1914.» (A : p.26)
« Suite à l’incendie dévastateur de 1907, la décision est prise un mois plus tard de reconstruire rapidement une modeste église, tr`s sobre de l’extérieur. Cette église de transition est bénie le 6 juin 1908. Elle servira jusqu’en 1914. Elle ne sera démolie qu’en avril 1922. » (B : p.6)
« La population augmentant, on choisit de construire une vaste et imposante église derrière le presbytère, avec façade sur la rue Notre-Dame. Les plans sont confiés aux architectes Gauthier et Daoust. La nouvelle église, commencée en 1913, mesure 192 pieds de longueur par 72 de largeur avec les transepts. Construite en pierre et en acier, elle s’inspire du style roman. La façade comporte trois porches, une grande fenêtre au-dessus de la porte centrale, un fronton surmonté d’une croix et deux clochers. Des orgues Casavant y sont installées. Elle est bénie par Mgr Médard Émard, évêque de Valleyfield, le 20 décembre 1914. » (B : p.8)
« Mais déjà le village grossit. … Les entreprises locales créent de l’emploi et forment des artisans… enfin, une salle de spectacle, la salle Guy, rue de Boucherville, où se tiennent aussi les réunions du Conseil municipal. … Mais les grandes entreprises aussi s’installent : une usine de locomotives ouvre ses portes près de Viauville, entraînant le lotissement de la terre des Guy, sous le nom de Guybourg, en 1910; une cimenterie… puis le grand chantier naval de la Vickers ouvert en 1912… » (A : p.26)
« En 1905, le parc Dominion s’installe à Longue-Pointe. … Il sera, jusqu’en 1937, la grande attraction de Montréal. Vers la fin de la guerre 1914-1918, une usine de munitions ouvre ses portes rue Notre-Dame… un nouvel îlot résidentiel se développe entre les rues Bruneau, Caty, Bellerive et Notre-Dame. » p. 26
« Malgré l’arrivée de ces industries, Longue-Pointe garde son aspect rural et sa vocation institutionnelle s’élargit. Depuis 1895, le cimetière de la paroisse est à pleine capacité. Le curé Georges-Marie Lepailleur prend la partie de la terre Desautels située au nord de la rue Sherbrooke et y crée le Cimetière de l’Est. » (A : p.26)
« Avant l’ouverture du chenal par les brise-glaces, la Longue-Pointe subissait parfois des inondations. Ce fut le cas à 25 ans d’intervalle, en 1903 et 1928. » (A : p.30)
« Longue-Pointe comme le reste de Montréal bénéficie de cette prospérité jusqu’aux années de la crise. Pendant ces années, [les années 30], la proximité du fleuve et les grands terrains disponibles à la culture permettent aux citoyens de compenser les pertes de revenus. …Le fleuve était un garde-manger mais aussi une source de détente et de beauté : la baignade et les tours de chaloupe, les levers et les couchers de soleil baignant de lumière les îles et les Montérégiennes. En hiver, la traverse sur la glace bordée de sapins plantés sur le parcours menait à Boucherville. Longue-Pointe était un quartier où, sans être fortuné, on pouvait être riche d’une culture, d’un savoir-faire et d’un savoir-vivre que le progrès des années d’après-guerre fera basculer. » (A : p. 27)
« En 1942, la défense nationale acquiert, par expropriation, les terrains nécessaires à l’implantation d’une base militaire permanente entre Notre-Dame et Hochelaga. Après la guerre, les rues Haig et Lyall seront bâties de petites maisons unifamiliales destinées aux vétérans. Rapidement, le quartier perd son aspect rural. Désormais, on ne parlera plus de « village ». (A : p.27
« La rue Sherbrooke devient le pôle moteur du développement. Pour donner accès à propriété aux travailleurs, la Ligue Ouvrière Catholique soutient un projet d’habitations unifamiliales qui couvrira les rues Honoré-Beaugrand, de Bruxelles et Lepailleur entre la rue Notre-Dame et la rue Souligny. Au nord de la voie ferrée, entre de Boucherville et Liébert, entre Hochelaga et Sherbrooke, l’entrepreneur Miller développe le « village Champlain » qui formera la paroisse Sainte-Louise-de-Marillac en 1951. Saint-Donat fut créée en 1955, Notre-Dame-d’Anjou en 1959 et Saint-Justin fut érigée en 1961. » (A : p.27)
« Enivrées par la richesse issue de la production, les entreprises n’investissent pas dans la mise à jour d’un équipement qui tombe en désuétude. L’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent, en 1959, déplace le commerce fluvial vers les Grands-Lacs; le transport ferroviaire, qui prenait le relais, est abandonné au profit du transport routier. La structure industrielle de Montréal s’effondre et, pour sauver la ville, on ouvre de grands chantiers : construction de l’autoroute Métropolitaine, support à la transcanadienne, puis de la route 25 jusqu’à la rive sud. » (A : p. 27)
« En 1963, se tient la Commission consultative provinciale sur l’urbanisme auprès des 32 maires de l’île de Montréal, dont l’objectif est de rechercher des solutions aux problèmes d’accès des banlieues. On conclut que la solution réside dans la construction de nouveaux ponts et que des mesures doivent être prises en fonction de l’Exposition universelle de 1967 qui doit se tenir à Montréal.
Pour améliorer les communications routières entre la rive sud et l’est de Montréal, on opte finalement pour un pont – situé à l’ouest de Boucherville – enjambant le fleuve jusqu’à l’île Charron, suivi d’un tunnel rejoignant Montréal à la Longue-Pointe. Les approches du tunnel partiraient de l’autoroute métropolitaine, longeraient Saint-Jean-de-Dieu et joindraient la nouvelle voie au réseau de la transcanadienne destinée à souligner les fêtes de la Confédération [en 1967]. Le ministère des Transports du Québec en serait le maître d’œuvre.
Pour réaliser ce projet, il fallait exproprier et démolir la partie la plus ancienne de Mercier, ce que les citoyens appelaient entre eux « le village » : l’église, le presbytère, la ferme Sainte-Thérèse, les rues de Boucherville, Curatteau, Saint-Just, Bellerive, Notre-Dame, Lecourt, McVey, Quinn. Il fallait déloger 300 familles. » (A : p.28)
La mémoire effacée
« Inaugurée en 1914, conçue par les architectes Gauthier et Daoust, [l’église Saint-François-d’Assise] était faite de pierre et d’acier. Libre de toute dette, elle fut démolie en 1964. » (A : p.41)
« Construit en brique jaune, le presbytère fut conçu en 1921 par l’architecte Daoust de la firme Gauthier et Daoust. Il disparaît en même temps que l’église, aux premières heures de la démolition. » (A : p.42)
La reconstruction
« Les années soixante marquent une rupture au Québec avec tous les aspects traditionnels de la vie. … À la dégradation du paysage s’ajoute l’effritement de la structure sociale. L’Église qui dominait autrefois le paysage physique et politique du Québec, entre, avec [le concile] Vatican II, dans une réflexion profonde sur sa place dans le monde. Une réflexion qui l’amène à considérer que l’Église n’est pas que la hiérarchie ecclésiastique mais le Peuple de Dieu, l’assemblée des baptisés. Une considération qui l’oblige à réviser sa mission, à passer d’une Église de pouvoir à une Église de service et à tourner son action vers les plus démunis. …
De son côté, l’État se développe assumant dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la culture et des loisirs, une responsabilité laissée jusque là entre les mains des communautés religieuses. » (A : p.45)
Depuis plus de trois cents ans, les citoyens de la Longue-Pointe sont conscients de jouir d’un privilège qui n’est pas donné à tous les Montréalais. Ils vivent avec le fleuve. Durement atteints par les projets de transport en commun, d’infrastructures routières et de développement urbain, ils ont, jusqu’au milieu des années soixante, profité d’un environnement naturel : le fleuve avec ses îles et ses battures, les champs en friche, en culture ou en pâturage, l’espace ouvert et le ciel.
Dès 1960, un rapport municipal souligne le potentiel du lieu et établit une réserve. Malgré cela, on y fait beaucoup de remblayage à l’occasion des travaux d’excavation du tunnel et de l’aménagement des îles de l’exposition universelle de 1967. L’église laissait la place à la construction du tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine.
« C’est en 1963, avant la démolition de l’église de 1914, qu’est décidé l’emplacement de l’église actuelle, sur la terre des Frères de la Charité. Pendant la construction de cette cinquième église, rue Lafontaine, les services religieux ont lieu dans les salles des écoles paroissiales ainsi que dans un magasin vacant de la rue Notre-Dame. Prévue pour accueillir 800 personnes, l’église est construite de 1964 à 1966, dans le quadrilatère constitué par les rues Beaurivage, Georges-Bizet, Lafontaine et Notre-Dame.
Le contexte du temps imposait de concevoir une architecture sobre et fonctionnelle, répondant au renouveau liturgique préconisé par le concile Vatican II (1962-1965). C’est l’architecte Bernard Dépatie qui est choisi pour dessiner les plans de l’église. Il utilise entre autres les services d’artistes renommés comme le céramiste Jordi Bonet, pour la confection du chemin de croix, Carol Grenon et José Osterrath pour la réalisation de la grande verrière évoquant le Cantique des créatures de Saint François d’Assise. » (B : p.9)
« Les citoyens… demandent enfin à la municipalité, aux autorités du Port et au ministère de l’Environnement de renaturaliser les berges et d’aménager la promenade en parc. Les travaux ont commencé en 1987… Joyau du Réseau vert, la Promenade Bellerive est l’œuvre de citoyens conscients et responsables qui ont patiemment et courageusement défendu leur patrimoine naturel pour le partager généreusement avec leurs concitoyens.
En 1993, par la volonté commune des citoyens et des élus, fut fondée la Société d’animation de la Promenade Bellerive, qui a pour mission de maintenir et développer une fenêtre sur le fleuve par la mise en œuvre d’activités sportives de plein air, de loisir culturel et récréo-touristique visant à répondre aux besoins des familles. » (A : p.47)
« L’architecture de Bernard Despatie donne à la [quatrième] église Saint-François-d’Assise [érigée en 1966 rue Lafontaine] l’allure d’un navire ancré près du fleuve. Sur la terre que monsieur Berthelet avait donnée aux Frères de la Charité… » (A : p.45)
À l’arrivée du 49e pasteur, François Baril, en septembre 1994, la communauté chrétienne Saint-François-d’Assise a élu un « Conseil de pastorale » et a demandé aux chrétiens et chrétiennes de mettre leurs qualités et leurs talents au service du milieu. Saint-François-d’Assise a naturellement choisi de prendre place au sein du réseau communautaire de Mercier-Est. En 1998, la Fabrique a réaménagé tout le presbytère pour en consacrer une partie importante à la « Maison des familles ». Le Magasin-Partage et le comptoir vestimentaire joignent leurs efforts à la Société Saint-Vincent-de-Paul et l’organisme Développement et Paix nous ouvre aux dimensions internationales.
De grands changements depuis le Synode
Depuis quelques années, l’Église, à Montréal, a été appelée à se transformer. Si la participation à la vie paroissiale s’est effritée, les chrétiens et chrétiennes qui se reconnaissent membres de la communauté chrétienne n’en sont que plus proches les uns des autres et plus sensibles aux besoins des plus démunis.
Le Synode diocésain de 1995 à 1998 a donné l’occasion aux gens d’approfondir la mission de l’Église et quatre priorités pastorales en sont découlées :
1-l’éducation de la foi
2-l’animation pastorale de nos communautés
3-la présence et l’engagement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui
4-la promotion des vocations au service de l’Église diocésaine.
Au niveau de l’éducation de la foi, de profonds changements ont transformé l’école. En 1984, la catéchèse (qui est un approfondissement de la foi chrétienne) a laissé place à l’enseignement moral et religieux. L’initiation sacramentelle était maintenant dans les mains des communautés chrétiennes et un service d’animation pastorale s’est intégré dans chacune des écoles. En 1998, le gouvernement du Québec a modifié le paysage des commissions scolaires, celles-ci passant de confessionnelles à linguistiques. Puis en 2001, les écoles devenaient elles aussi non confessionnelles, tout en continuant d’offrir l’enseignement moral et religieux. En juin 2002 l’animation pastorale quittait les écoles et un service d’animation à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire, qui ne relève pas de l’Église, était créé. L’Office de l’Éducation de la foi du diocèse de Montréal fut appelé à voir comment l’Église allait s’engager dans sa mission première de l’évangélisation. Chacun des secteurs du diocèse de Montréal engagea un « répondant du service à l’enfance » pour répondre aux besoins des jeunes de 0 à 12 ans et de leurs parents. André Lanteigne, de concert avec l’équipe pastorale, coordonne une équipe de catéchètes et aides-catéchètes engagés dans les différentes communautés chrétiennes de Mercier-Est. Depuis 2008, les écoles offrent un cours d’« Éthique et Culture religieuse ». Le milieu scolaire ne s’occupe plus d’éveiller les jeunes à la foi en Jésus Christ et de les initier à la vie chrétienne. Il appartient donc aux parents et à toutes les communautés chrétiennes, ensemble, de « proposer aujourd’hui Jésus Christ ».
Au niveau de l’animation pastorale de nos communautés, un travail en profondeur a amené, en 2000-2001, chacune des communautés chrétiennes du diocèse à étudier sa vitalité, sa viabilité et la coresponsabilité entre clercs et laïcs. Un rapport a été remis au vicaire épiscopal de la région Est, Mgr Jean Fortier. Des représentants de chacune des communautés chrétiennes de Mercier-Est se sont ensuite rencontrés à quelques reprises pour s’entendre sur les réaménagements pastoraux susceptibles de favoriser un meilleur engagement en vue de la mission de l’Église dans le monde de notre temps. Les assemblées des 29 septembre et 5 novembre 2001 ont permis aux gens de mieux se connaître et d’échanger sur des formules à privilégier. L’assemblée du 2 février 2002 qui regroupait plus de 200 participants allait opter pour un réaménagement pastoral majeur. Sainte-Claire allait former une « Unité pastorale du Nord de Mercier-Est » avec les communautés chrétiennes Sainte-Louise-de-Marillac et Saint-Victor. Ces trois communautés allaient à partir de septembre 2002 être animées par une même équipe pastorale.
Au niveau de la présence et l’engagement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui, un « Comité de pastorale sociale » a été formé regroupant des chrétiens et chrétiennes des communautés du quartier Mercier-Est. La dimension sociale des gens de notre secteur n’est plus à démontrer. L’attention aux plus faibles, aux personnes de tous les âges, est présent dans différents groupes à l’œuvre dans nos paroisses.
Quelques moments forts
En septembre 2001, François Baril a été nommé pasteur des deux communautés Saint-François-d’Assise et Saint-Bernard. Suite à une réflexion sur son avenir, les chrétiens et chrétiennes de Saint-Bernard ont voté le dimanche 21 avril 2002 la résolution suivante :
- que l’église Saint-Bernard soit fermée, que la paroisse Saint-Bernard soit dissoute et qu’elle soit annexée à la paroisse Saint-François-d’Assise ;
- que se poursuive néanmoins, et même que se développe, la vie communautaire des gens de Saint-Bernard, par les moyens suivants :
- la location d’un local près de l’église actuelle pour les assemblées dominicales (lieu à déterminer);
- la célébration de la messe 2 jours/semaine (lieu à déterminer);
- la célébration de la messe au bord de l’eau pendant la saison estivale.
Un mot pour souligner l’accueil que les gens de notre secteur Mercier-Est ont accordé aux 84 jeunes pèlerins venus de Versailles pour les Journées mondiales de la Jeunesse 2002, qui se sont tenues à Toronto avec le pape Jean-Paul II. Environ 250 personnes du secteur ont offert leur support pour organiser les activités du jeudi 18 au lundi 22 juillet 2002.
JMJ 2002 – souvenir
Depuis le 4 avril 2003, après les démarches auprès du diocèse de Montréal et du gouvernement du Québec, la paroisse Saint-Bernard est maintenant annexée à Saint-François-d’Assise, mais la volonté de « faire autrement » des chrétiens et chrétiennes qui la composent demeure bien vivante.
La « nouvelle paroisse Saint-François-d’Assise », formée des communautés Saint-François-d’Assise et Saint-Bernard, œuvre alors en de nombreux projets avec l’unité pastorale du nord de Mercier-Est, formée des communautés chrétiennes Sainte-Louise-de-Marillac, Sainte-Claire et Saint-Victor. Ainsi en est-il dans l’éducation de la foi et la pastorale sociale, entre autres.
En 2003, la paroisse Saint-Bernard a été annexée à la paroisse Saint-François-d’Assise. (Voir l’historique de St-Bernard plus bas).
Selon son vœu, elle a conservé une église aménagée en 2004 dans ce qui était le chœur de l’église Saint-Bernard, rue Notre-Dame, à l’angle de la rue Mousseau, après la vente au Collège Mont-Royal. Pendant dix, les gens ont approfondi le sens de la communauté en célébrant plus près les uns des autres dans leur plus petite église. Le 29 juin 2014, ils ont quitté définitivement leur église et ont été accueillis à l’église Saint-François-d’Assise.
À l’été 2004, les Pères Salésiens quittaient la paroisse Sainte-Claire pour se regrouper avec leurs confrères à Rivière-des-Prairies. L’archevêque, monsieur le cardinal Jean-Claude Turcotte, nomma alors François Baril, curé à Saint-François-d’Assise et Saint-Bernard, curé des cinq communautés du secteur pastoral Mercier-Est.
En 2006, les gens de Sainte-Claire ont célébré le Centenaire de leur paroisse par des fêtes grandioses.
En 2011, ce fut au tour des gens de Saint-Victor de célébrer magnifiquement le Centenaire de leur paroisse.
Oui, les années passent, mais l’Esprit nous devance toujours. Qui sait ce que seront nos paroisses dans les prochaines années . . . ?
Les textes de l’historique de la paroisse Saint-François-d’Assise et du saint patron ont été rédigés par André Lanteigne