8615, rue Sainte-Claire
Montréal, H1L 1Y1
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La paroisse Sainte-Claire fait partie du diocèse de Montréal.
Mgr Christian Lépine est l’archevêque.
Le secrétariat est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h
Historique de la paroisse Sainte-Claire
Un mot d’introduction
Faut-il vraiment le dire ? Il serait illusoire de penser qu’un si court exposé puisse rendre compte de l’histoire complète de cette communauté qui s’est rassemblée à Sainte-Claire depuis sa fondation en 1906. Notre intention est d’abord de susciter chez vous le goût d’aller plus loin dans la connaissance de nos origines. Mais nous voulons aussi profiter de l’occasion pour rendre hommage à nos pionniers, hommes et femmes, qui ont fait l’histoire chez nous.
Nous aimerions indiquer la source principale de ce résumé historique de Sainte-Claire: « l’Album – Souvenir du 75e anniversaire de Sainte-Claire », publié en 1981, présenté par madame Louise Marchand, à qui nous voulons rendre hommage.
La municipalité du village de Tétreaultville
Oui, en 1906, c’est un « village » qu’habitaient nos parents et grands-parents ! Très éloignée des limites de la ville de Montréal, limites situées alors rue Viau, cette petite localité, en bordure du fleuve Saint-Laurent, attirait les gens fortunés des quartiers de Viauville et Maisonneuve qui venaient s’y construire de petites résidences d’été. Le territoire qui couvre la paroisse Sainte-Claire est un morcellement de la Longue-Pointe, domaine très étendu qui existait depuis 1665, et dont la paroisse, Saint-François-d’Assise fut inaugurée en 1724.
Ce territoire, dans presque sa totalité, était la propriété de monsieur Pierre Tétreault, courtier très à l’aise à qui l’on doit en grande partie l’essor donné au village de Tétreaultville. En effet, Monsieur Tétreault, favorisé part le sort, avait découvert une mine de zinc dans le Montana. On sait qu’en juin 1907, Pierre Tétreault passa un acte de vente aux autorités de la municipalité, le maire William Wilhem et son secrétaire-trésorier Ovila Gervais, dans lequel il cèdait des terrains à compter de la rue Azilda (aujourd’hui rue Pierre-Tétreault) jusqu’à la rue Saint-Pierre (aujourd’hui rue Mousseau) et à compter du fleuve jusqu’à ce qui était alors le boulevard Sherbrooke (aujourd’hui la rue Tiffin, trois rues au nord de la rue Sherbrooke actuelle) Les limites de la municipalité étaient alors de Baldwin à Desmarteau.
Pierre Tétreault habitait une maison construite par son père, en 1890, sur la rive du Saint-Laurent, à la hauteur de la rue Azilda (aujourd’hui rue Pierre-Tétreault). Cette magnifique demeure à 4 étages, flanquée d’une tourelle, fut surnommée le « Château Tétreault ». Elle abritait une famille de 17 enfants ! Son propriétaire était un homme très sympathique et très généreux qui ne voulut jamais accepter de charges publiques ni de poste de commande.
La fondation de la paroisse Sainte-Claire
En 1906, les résidents de la municipalité du Village de Tétreaultville devaient assister aux offices religieux dans un local de fortune, une chapelle provisoire qui était logée au deuxième étage de la demeure de monsieur Prosper Massicotte. On peut encore voir cette maison sise à l’angle des rues Desormeaux et Tellier. Un desservant venait célébrer la messe le dimanche. C’est au mois d’août 1906 qu’un prêtre fut chargé de résider en permanence : il se nommait l’abbé Jean-Baptiste-Arthur Desnoyers. Il convoqua alors une réunion publique pour faire élire des marguilliers et par la suite on procéda à une discussion sur l’opportunité de faire construire une église.
La première église était l’œuvre de l’architecte Dollard Cardinal. Elle était située rue Saint-Pierre (aujourd’hui rue Mousseau) sur des terrains généreusement offerts par monsieur Pierre Tétreault. Elle fut construite au coût de 16 400,00 $. La cloche, baptisée Jean-Baptiste-Arthur, du nom du curé, pesait 1 000 livres; elle fut bénie le 17 novembre 1907. La première organiste était Thérèse Massicotte, les trois marguilliers étaient Pierre Tétreault, courtier, Pierre Maher, plâtrier, et Louis Lachance, marchand de bois. Le sous-sol servait d’école. L’électricité fut installée pour Noël 1909.
La vie à Tétreaultville en 1906
Les résidents de la paroisse Sainte-Claire appartenaient au milieu ouvrier. Ils logeaient dans de modestes maisons à un seul étage, très éloignées les unes des autres, et cultivaient les terrains avoisinants. Quelques-uns élevaient des vaches, des chèvres ou des poules. Les rues étaient déjà ombragées par des arbres magnifiques plantés par les soins de monsieur Tétreault. Les trottoirs étaient de bois et les rues non pavées. Quelques puits artésiens alimentaient la population en eau potable. On s’éclairait à la lampe à l’huile. Toutefois le service de transport était assez efficace : un tramway arrivait de la ville par la rue Souligny, il remontait la rue Desormeaux et faisait la boucle à la hauteur de la rue De Grosbois où se trouvait le parc Grove, rendez-vous des pique-niqueurs du dimanche. Un autre tramway poursuivait sa course à la hauteur de la rue Souligny jusqu’au terminus du Bout-de-l’Île.
La municipalité perdit son autonomie et son titre de « village » en 1910 alors qu’elle fut annexée à la ville de Montréal. Elle avait connue quatre maires : messieurs William Wilhem, P. Légaré, Joseph Rioux et Prosper Massicotte. Le quartier continua à se développer très rapidement. Déjà en 1914 il possédait sa caserne de pompiers et un poste de police en un même édifice construit à l’angle des rues Boyce (aujourd’hui rue Pierre-de-Coubertin) et Azilda (aujourd’hui Pierre-Tétreault). Il y a quelques années, le service de police a déménagé rue Notre-Dame, entre Saint-Donat et Notre-Dame, à la faveur d’un réaménagement du SPM en police de quartier # 48, puis quelques années plus tard, a été déménagé dans l’arrondissement Anjou.
La nouvelle église de Sainte-Claire
Une deuxième église fut construite rue Langemark (aujourd’hui rue Sainte-Claire). Le contrat fut accordé le 17 juin 1924. Le 31 août, monseigneur venait bénir la pierre angulaire et l’église fut ouverte en octobre 1925. Les travaux avaient coûté 154 200,00 $, qui était un montant excessif pour le temps, car l’architecte dût sacrifier ses plans et abandonner le projet de la construction d’une tour pour le clocher.
C’est en 1956 seulement que les finances de la Fabrique ont permis de terminer la construction en ajoutant la tour du clocher, les arcades et la rosace de la façade tel que nous les voyons aujourd’hui. Trois nouvelles cloches furent bénies le 16 décembre 1956, elles portent les noms suivants :
Claire chante le FA, elle pèse 2 070 lbs;
Marie, reine du Monde, chante la LA, elle pèse 1 000 lbs;
Marguerite Bourgeoys, chante le DO, elle pèse 616 lbs.SC
En 1959, I’évaluation de I’église et du presbytère se chiffrait à 376 868,00 $ et tout était entièrement payé.
En 1960, après I’arrivée des Pères Salésiens, I’intérieur de l’église fut complètement transformé; on installa des autels et un crucifix en marbre; une grille de fer forgé derrière le maître-autel, et tout fut repeint. Voici le témoignage écrit de Monseigneur Valérien Bélanger, visiteur officiel de l’archevêché : « Fabrique très florissante et une des plus belles du diocèse. »
Une communauté vivante autour du clocher
En 1981, lors des fêtes du 75e anniversaire de la paroisse Sainte-Claire, le curé Jean-Paul Lebel, s.d.b. s’exprima ainsi : « Fêter le 75e anniversaire de fondation d’une communauté chrétienne comme celle de Sainte-Claire de Tétreaultville, c’est célébrer la foi, l’espérance et l’amour qui ont animé le cœur des fidèles de 1906 à 1981. »
La vie paroissiale a bien évolué avec les années. Quelques anecdotes rapportées par l’auteure, madame Marchand, viennent en témoigner.
En 1909, près de 700 personnes assistent au baptême d’une jeune convertie, anglicane de 21 ans.
En 1910, première visite de l’évêque, monseigneur Peul Bruchési, qui vient confirmer 13 garçons et 13 filles et présider à leur première communion.
En 1924, bénédiction de la pierre angulaire de l’église actuelle avec procession rehaussée d’un char allégorique, avec une reproduction de la pierre et l’évêque portant le goupillon.
En 1941, bénédiction solennelle de plusieurs drapeaux qui serviront dans les processions à l’extérieur. À l’occasion des Quarante-Heures, 100 personnes passent la nuit en adoration jusqu’à 4 heures du matin.
En 1945, grande cérémonie, un soir de retraite paroissiale, à laquelle sont convoqués les malades. Ils viennent très nombreux. L’abbé Donat Bélisle (curé de 1941 à 1950) suggère d’allumer des lampions en signe de bienvenue pour ces visiteurs. En un rien de temps tous les luminaires de l’église scintillent dans la nef. Puis vint une grande procession aux flambeaux en l’honneur du Sacré-Cœur, alors que les marcheurs sont huit par rang dans la rue. Les soldats revenus du front sont à l’honneur, 75 torches s’ajoutent aux 1000 flambeaux. C’est un triomphe.
Dans les 1940-1950, les processions de la Fête-Dieu sont alors des déploiements de drapeaux et de fleurs. Les malades se joignent aux bien-portants. Il y a un prie-Dieu près du reposoir pour ceux d’entre eux qui peuvent se déplacer, le prêtre fait l’imposition de Saint-Sacrement sur leur tête. On fait aussi la procession de septembre avec le grand crucifix des missions, en réparation des fautes commises durant l’été. La foule est fervente, les rues sont remplies de monde, les familles entières défilent derrière la croix.
En 1950, intronisation du Sacré-Cœur dans les familles.
En 1951, bénédiction du parc en face de l’église.
En 1954, première émission du « Semainier » pour remplacer le prône. Les publications de mariage ne sont plus lues, mais affichées à l’arrière de l’église. C’est aussi, en 1954, la journée entière de la récitation du chapelet devant la statue de Notre-Dame-de-la-Victoire, de 1 heure à 7 heures.
En 1956, bénédiction de trois nouvelles cloches, par le cardinal Paul-Émile Léger.
En 1957, pour Noël, les gens de Sainte-Claire décorent un sapin gigantesque au coin des rues Hochelaga et Des Ormeaux. Il y a parade et guignolée pour les pauvres.
En 1960, première messe dialoguée en français avec le « Prions en Église ».
En 1962, consécration des nouveaux autels de marbre installés par les Pères Salésiens. La cérémonie se déroule sous la présidence de Monseigneur André-Marie Cimichella, en présence du premier curé salésien, le Père Brice Tutel.
L’apport des communautés religieuses et des bénévoles
On ne peut pas parler de la vie de la communauté chrétienne de Sainte-Claire durant toutes ces années sans évoquer la mémoire des communautés religieuses qui ont œuvré auprès des jeunes : les religieuses de la congrégation de Notre-Dame, les Filles de la Sagesse et les Filles de Marie-Auxiliatrice. Ces dernières, Salésiennes de Don Bosco, sont d’ailleurs toujours à l’œuvre au milieu des jeunes de notre quartier, en particulier à l’Ancre Don Bosco et à la garderie.
L’arrivée des Pères Salésiens à Sainte-Claire se produit au moment où l’Église va se transformer profondément. Le concile Vatican II, de 1962 à 1965, va faire découvrir aux chrétiens et chrétiennes que l’Église n’est pas que la hiérarchie ecclésiastique mais le Peuple de Dieu, le rassemblement des enfants de Dieu. Ce peuple de Dieu a pour mission d’évangéliser le monde dans lequel nous vivons.
C’est aussi dans les années soixante que se produit ce que nous appelons la « Révolution tranquille » alors que la société québecoise prend le relais de l’Église dans plusieurs domaines : santé, éducation, culture et loisirs, pour ne nommer que ceux-là.
Les Pères salésiens ont été appuyés par les soeurs salésiennes (les Filles de Marie Auxiliatrice) qui sont toujours à l’oeuvre dans notre pastorale. Le passage à Sainte-Claire de ces religieux et religieuses, disciples de Don Bosco, a aussi engendrés l’engagement des coopérateurs salésiens et coopératrices salésiennes qui sont eux et elles aussi à l’oeuvre chez nous.
Mentionnons aussi les aspects de la vie culturelle et artistique qui n’ont pas manqué à Sainte-Claire. Il y eut le « Cercle Claire Fontaine » qui répondait à une soif de beauté et d’art chez les femmes de chez-nous. Le « Club de l’Âge d’Or » et le « Club Social » sont toujours actifs depuis plusieurs décennies.
De grands changements depuis le Synode
Depuis une vingtaine d’années, l’Église, à Montréal, a été appelée à se transformer. Si la participation à la vie paroissiale s’est effritée, les chrétiens et chrétiennes qui se reconnaissent membres de la communauté chrétienne n’en sont que plus proches les uns des autres et plus sensibles aux besoins des plus démunis.
Le Synode diocésain de 1995 à 1998 a donné l’occasion aux gens d’approfondir la mission de l’Église et quatre priorités pastorales en sont découlées:
1-l’éducation de la foi
2-l’animation pastorale de nos communauté
3-la présence et l’engagement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui
4-la promotion des vocations au service de l’Église diocésaine.
Au niveau de l’éducation de la foi, de profonds changements ont transformé l’école. En 1984, la catéchèse (qui est un approfondissement de la foi chrétienne) a laissé place à l’enseignement moral et religieux. L’initiation sacramentelle était maintenant dans les mains des communautés chrétiennes et un service d’animation pastorale s’est intégré dans chacune des écoles. En 1998, le gouvernement du Québec a modifié le paysage des commissions scolaires, celles-ci passant de confessionnelles à linguistiques. Puis en 2001, les écoles devenaient elles aussi non confessionnelles, tout en continuant d’offrir l’enseignement moral et religieux. En juin 2002 l’animation pastorale quittait les écoles et un service d’animation à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire, qui ne relève pas de l’Église, était créé. L’Office de l’Éducation de la foi du diocèse de Montréal fut appelé à voir comment l’Église allait s’engager dans sa mission première de l’évangélisation. Chacun des secteurs du diocèse de Montréal engagea un « répondant du service à l’enfance » pour répondre aux besoins des jeunes de 0 à 12 ans et de leurs parents. André Lanteigne coordonne l’équipe R.S.E. qui regroupe les membres de l’équipe pastorale et d’autres personnes engagées dans les communautés chrétiennes de Mercier-Est. Depuis 2008, les écoles offrent un cours d’ « Éthique et culture religieuse ». Le milieu scolaire ne s’occupe plus d’éveiller les jeunes à la foi en Jésus Christ et de les initier à la vie chrétienne. Il appartient donc aux parents et à toutes les communautés chrétiennes, ensemble, de « proposer aujourd’hui Jésus Christ ».
Au niveau de l’animation pastorale de nos communautés, un travail en profondeur a amené, en 2000-2001, chacune des communautés chrétiennes du diocèse à étudier sa vitalité, sa viabilité et la coresponsabilité entre clercs et laïcs. Un rapport a été remis au vicaire épiscopal de la région Est d’alors, Mgr Jean Fortier. Des représentants de chacune des communautés chrétiennes de Mercier-Est se sont ensuite rencontrés à quelques reprises pour s’entendre sur les réaménagements pastoraux susceptibles de favoriser un meilleur engagement en vue de la mission de l’Église dans le monde de notre temps. Les assemblées des 29 septembre et 5 novembre 2001 ont permis aux gens de mieux se connaître et d’échanger sur des formules à privilégier. L’assemblée du 2 février 2002 qui regroupait plus de 200 participants allait opter pour un réaménagement pastoral majeur. Sainte-Claire allait former une « Unité pastorale du Nord de Mercier-Est » avec les communautés chrétiennes Sainte-Louise-de-Marillac et Saint-Victor. Ces trois communautés allaient à partir de septembre 2002 être animées par une même équipe pastorale.
Au niveau de la présence et l’engagement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui, un « Comité de pastorale sociale » a été formé regroupant des chrétiens et chrétiennes des communautés du quartier Mercier-Est. La dimension sociale des gens de notre secteur n’est plus à démontrer. L’attention aux plus faibles, aux personnes de tous les âges, est présent dans différents groupes à l’oeuvre dans nos paroisses.
Quelques moments forts
Un mot pour souligner l’accueil que les gens de notre secteur Mercier-Est ont accordé aux 84 jeunes pèlerins venus de Versailles pour les Journées mondiales de la Jeunesse 2002, qui se sont tenues à Toronto avec le pape Jean-Paul II. Environ 250 personnes du secteur ont offert leur support pour organiser les activités du jeudi 18 au lundi 22 juillet 2002.
En 2003, la paroisse Saint-Bernard a été annexée à la paroisse Saint-François-d’Assise. Selon son voeu, elle a conservé une église aménagée en 2004 dans ce qui était le chœur de l’église Saint-Bernard, rue Notre-Dame, à l’angle de la rue Mousseau, après la vente au Collège Mont-Royal. Pendant dix, les gens ont approfondi le sens de la communauté en célébrant plus près les uns des autres dans leur plus petite église. Le 29 juin 2014, ils ont quitté définitivement leur église et ont été accuilli à l’église Saint-François-d’Assise.
À l’été 2004, les Pères Salésiens quittaient la paroisse Sainte-Claire pour se regrouper avec leurs confrères à Rivière-des-Prairies. L’archevêque, monsieur le cardinal Jean-Claude Turcotte, nomma alors François Baril, curé à Saint-François-d’Assise et Saint-Bernard, curé des cinq communautés du secteur pastoral Mercier-Est.
En 2006, la paroisse Sainte-Claire célébra son Centenaire par des fêtes remarquables. Une messe télévisée, le 15 octobre 2006, présidée par le cardinal Jean-Claude Turcotte, a permis aux gens de Sainte-Claire, et de tout le secteur pastoral, de rendre grâce au Seigneur pour toutes ces années de vie.
En 2011, ce fut au tour des gens de Saint-Victor de célébrer magnifiquement le Centenaire de leur paroisse.
Oui, les années passent, mais l’Esprit nous devance toujours. Qui sait ce que seront nos paroisses dans les prochaines années.