Ces conférences ont eu lieu les 6 et 27 octobre ici à St-François d’Assise.
Elle nous a d’abord bien présenté le contexte dans lequel Jésus, de culture
juive, s’adresse aux Juifs ordinaires de son temps; il est bien conscient de
leurs problèmes et de leur culture. Jésus proclame la bonne nouvelle du
règne de Dieu qui est arrivé jusqu’à eux. Ce règne est une nouveauté
dans laquelle il faut embarquer, une mouvance qui implique de méditer
les Écritures. Les béatitudes sont un art de vivre, la charte de la
communauté chrétienne.
Nous avons 2 versions des béatitudes, en Mt 5, 3-10 et Lc 6, 20-22. La
version de Luc est sans doute la plus proche de ce que Jésus a proclamé.
Chaque évangéliste a adapté son évangile en fonction de son auditoire,
soit des Juifs pour Matthieu et des grecs pour Luc. Ainsi par exemple,
Matthieu précise pauvres de coeur car la richesse est vue comme une
bénédiction pour les Juifs. Le pauvre de cœur est celui qui est conscient
de ses manques, limites, de son besoin de Dieu.
Heureux ceux qui pleurent : heureux ceux qui ploient sous le joug car vous
allez être soulagés parce que vous appartenez à une communauté où il y
aura des frères et sœurs pour vous aider. Car pour Jésus, les béatitudes,
ça se vit en communauté.
Heureux les doux car ils recevront la terre en héritage : heureux ceux qui
sont bons, indulgents, faciles à vivre; ils auront droit à la terre car ils sont
capables de partager, de la gérer avec justice.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, ceux qui sont persécutés
pour la justice : il s’agit de ceux qui défendent les sans-voix, les pauvres,
ceux qui se lèvent pour défendre les droits de ceux qui ne peuvent le faire
eux-mêmes. Au temps de Jésus, 80% des gens n’ont pas de pouvoir, ni les
moyens d’aller en procès pour obtenir justice.
Heureux les miséricordieux : ceux qui ont le cœur ouvert à la misère de
l’autre, les compatissants capables de comprendre la souffrance d’autrui,
ce qui leur permet de communier à l’autre en ce qu’il vit. La compassion
implique une certaine sensibilité qui passe par le regard qui est très
parlant. Pour Jésus, tenir compte de Dieu, c’est tenir compte de l’autre.
Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu : heureux ceux qui se laissent
travailler à l’intérieur par Dieu qui va changer les cœurs de pierre en cœur
de chair (Ez 36,26), le cœur sera humanisé, il verra et entendra autrement
à la manière de Dieu. Ils sauront discerner la présence de Dieu.
Heureux les artisans de paix : les faiseurs de paix, ceux qui sont capables
de réconcilier les gens, les groupes, les conciliateurs, ceux qui cherchent
ce qui unit les gens.
Le mot ¨Heureux¨ est une traduction grecque du terme araméen qui fut
traduit ¨En marche¨ par Chouraqui, un Juif qui a traduit la bible. Les
béatitudes sont des chemins de bonheur. Il est important d’identifier celle
qui nous rejoint davantage pour la développer encore plus, tout en tenant
compte des autres béatitudes.
François Adam